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ÉLOGE DE L’AMOUR Love, when brokered through networks, partner agencies and social networks, creates an illusion of the body that is expressed by means of language, text and photos. This procedure, however, anticipates the real encounter between two people, thus inhibiting the direct access they would have to each other. This is a tacit negation of the possibility of finding love, which according to Alain Badiou, does not come into being like that. Badiou speaks of a comfortable pleasure, because online dating platforms generate a lonely, separate means of pleasure in front of the computer, that does not carry any risks. There are prior bilateral negotiations and everything is arranged before the first encounter takes place. Passion is left aside, although passion is precisely the quintessence of love, argues Badiou, quoting Lacan, the famous theorist of love: "In sex, each individual is to a large extent on their own. Naturally, the other’s body has to be mediated, but at the end of the day, the pleasure will be always your pleasure" In that sense, then, the ÉLOGE DE L’AMOUR series of works plays a key role in the oeuvre of Petra Maitz. Once again, she uses soft interrelated objects that have adopted an upright position. Strange, crumpled textile objects sit on small pieces of furniture, quasi discarded side tables, as on a throne. However, the cautious intimacy of these Soft SCULPTURES is not as serene as it would seem. On the contrary, total war rages within their bowels! Soft materials promote gender attacks that are charged with martial terminology (THE TRUMPETS OF JERICHO). Aggressive female fury and desire, well cloaked in ironically opulent laughter, penetrates us in all its harmlessness, arousing an unpleasant awareness. On our way, we stumble across a deconstructed fairy tale. Sarcastically transformed, without a trace of hope or humour, the legend of the Frog Prince appears as a heap of semi-demolished cuddly toys strewn around the base of a coat rack (LOVE IS A TEMPLE). These discarded candidates huddle together at the foot of the cactus-like rack; the frogs are covered by a vernicle hastily cast away by the murderous protagonist. Wearing a crown upon her big splendid hat, the Amazon herself is the wounded and battle-weary Penthesilea. She no longer tolerates men! Dogs let loose chase love to death! The only man to survive this complicated woman after Achilles is MERCER! An obliging cloth merchant continues to deliver his merchandise, thus preventing Penthesilea from committing suicide. He has discovered her weak point: she is addicted to fabric, adores drapery and small pieces of furniture, and is distracted by her shopping frenzy. This man is a tradesman, a businessman who sells pure desire, decoupled from love. Unlike desire, true love is long-lasting; it lasts much longer than a one-night stand with Nadja at Hotel Atlantic. The novel named NADJA has certain characteristics that intermingle the sudden horror of reality and the dreamlike. Ms Nadja, however, was not a fictitious character in André Breton’s imagination, but rather a real female figure about whom we know more today than the author ever wished to reveal. NADJA goes down in art and literary history as a surrealist manifesto of the 1930s in Paris. And yet it is all about real encounters with a person named Léona Delcourt, a woman from Lille who had fled to Paris. For Petra Maitz, the deconstruction of the literary figure named Nadja is the representative element of her self-analysis. By way of its historical reflection, Breton’s main figure, Nadja, becomes a projection screen for male fantasy, which shows that Breton was not able to comprehend or recognise Léona as a real person. The real Léona died in a mental asylum near Paris. Artist and author Petra Maitz’s ÉLOGE DE L’AMOUR series expresses the independence of male erotic fantasy and enunciates a specific crazy female libido that delightfully satirises masculinity, enjoying it from a position of sovereignty. This new series of works yet again focuses on the entanglement of art and science, referencing ancient myths and fairy tales in which we perceive an, occasionally laconic, female battle cry. Love is a widespread subject in art. Talking about it and working on it is evidently a philosophical and existential concern. First to come to mind are Mike Kelley and Tracey Emin whose works – installations, collages and other objects – are all about an irreconcilable conflict in LOVE. A universal theme with painful contents. Many biographers have told the life stories of Simone de Beauvoir and Jean-Paul Sartre; Simone de Beauvoir’s book The Second Sex has remained a standard feminist work. In those days, there was an atmosphere of friendly obligation and warmth in the discourse between both sexes. Today, 60 years on, the tone has changed and cold calculus has taken over everywhere, including in human relationships. This has nothing to do with love. Unfortunately, today’s world has become more aggressive and more pragmatic at the same time. Those who love, keep silence. B.v.S.
ÉLOGE DE L’AMOUR La propagande au sujet de l’amour sur les réseaux, les sites de rencontres et les réseaux sociaux donnent l’illusion d’un corps formulé par le biais de la langue, de textes et de photos. Or, cette démarche anticipe la rencontre réelle de deux personnes et empêche que deux individus aient un accès direct l’un à l’autre. Selon Alain Badiou, cela revient à un refus tacite de la possibilité de l’amour qui de ce fait ne voit pas le jour. Badiou parle d’un confort des jouissances sur les plateformes des sites de rencontres qui, devant l’ordinateur, génèrent une œuvre de jouissances solitaire et libérée car dépourvue de risque. Il y a des discussion préparatoires bilatérales; tout est arrangé avant la rencontre. On fait l’économie de la passion, dit Badiou, et pourtant elle est le propos même de l’amour. Et il ne fait que suivre Lacan, le théoricien de l’amour, lorsqu’il dit: "(...) dans la sexualité, en réalité, chacun est en grande partie dans sa propre affaire, si je puis dire. Il y a la médiation du corps de l’autre, bien entendu, mais en fin de compte, la jouissance sera toujours votre jouissance." C’est ce qui explique que le groupe d’ouvrages ÉLOGE DE L’AMOUR a une place particulière dans l’œuvre de Petra Maitz. Une fois de plus, ce sont des objets souples qui ont adopté une position verticale l’un par rapport à l’autre. Objets textiles étrangement chiffonnés qui trônent sur de petits meubles tels que de vieux guéridons mis au rebut. Pourtant, il n’en est rien de la douce intimité des Soft SCULPTURES- au contraire ! C’est plutôt la guerre totale dans les viscères ! Des matériaux souples transportent les attaques du genre qui sont chargées de terminologie guerrière (LES TROMPETTES DE JERICHO). La colère et le plaisir aggressifs du féminin, bien enveloppés dans une abondance ironique de rires s’infiltrent en nous, en toute innocence. Une lucidité déplaisante émerge. En route, on trébuche aussi sur un conte en phase de déconstruction. Le mythe du Roi Grenouille, lorsqu’il est décliné avec sarcasme, sans espoir ou humour, se présente comme un site de stockage de peluches à demi déglinguées au pied d’un portemanteau (LOVE IS A TEMPLE). Les candidats épuisés sont vautrés ensemble au pied du cactus portemanteau. Les grenouilles sont recouvertes du drap mortuaire jeté avec désinvolture par la protagoniste meurtrière. Sur son grand chapeau, l’amazone porte fièrement sa couronne. C’est Penthésilée, blessée et sur le point de succomber. Elle ne tolère plus les hommes! Les chiens lâchés forcent l’amour à mort ! Selon Achille, un seul homme a survécu à la femme compliquée: MERCER – un négociant en textiles qui continue à livrer délibéremment de nouvelles étoffes et empêche Penthésilée de se suicider. Il a découvert son point faible: elle a la passion des étoffes, sa frénésie de consommation–elle a l’amour des étoffes et du petit mobilier- la distrait. L’homme est un négociant, un homme d’affaires qui vend l’amour comme une affaire dissociée de l’amour. L’amour véritable dure longtemps en effet, beaucoup plus longtemps qu’une nuit passée avec Nadja à l’Hôtel Atlantic. Le récit intitulé NADJA a des caractéristiques qui mêlent l’inattendu épouvantable de la réalité à l’onirique. La femme Nadja n’était pas une fiction d’André Breton, mais une femme réelle dont on connaît aujourd’hui davantage de choses que l’auteur –Breton- ne voulait révéler. NADJA fait partie de l’histoire de l’art et de la littérature, elle est un manifeste surréaliste du Paris des années 30 du 20e siècle. Il s’agit pourtant du récit de rencontres réelles avec Léona Delcourt, originaire de Lille, qui s’était enfuie à Paris. La déconstruction du personnage littéraire de Nadja est pour Petra Maitz l’élément de représentation dans son auto-analyse. A travers le miroitement, le personnage narré de Nadja devient une surface de projection pour les phantasmes masculins, qui montre que la personne réelle qu’était Léona échappait à Breton et qu’il ne la reconnaissait pas. La vraie Léona est morte dans un asile d’aliénés à proximité de Paris. Par sa série ÉLOGE DE L’AMOUR, l’artiste et auteure Petra Maitz formule l’indépendance (féminine) du phantasme érotique masculin. Elle donne une voix à la libido folle, propre aux femmes, qui persifle le masculin avec volupté et jouit dans une position souveraine. Ce nouveau complexe d’ouvrages traite une fois de plus de l’imbrication de l’art/la science/les formations de références aux mythes et contes dont le ton prend parfois des accents laconiques de féminisme batailleur. "Les conquêtes scientifiques sont plutôt basées sur une pensée surréaliste que sur une pensée logique", selon André Breton et Guillaume Apollinaire. L’amour, quant à lui, est un chapitre universel et tragique dans l’histoire de chaque être humain. L’avenir de l’amour dépend de nous-mêmes, de notre aptitude à le faire prospérer, lui et ses artefacts, en surfant sur les grands thèmes de la naissance, de la mort et de la vie. La musique, l’opéra, le théâtre, l’art et la littérature traitent souvent de l’amour. Leurs protagonistes –Tristan et Iseut, Orphée et Eurydice, Roméo et Juliette, Penthésilée... (PENTHESILEAS TIE) resteront toujours modernes. "Celui qui ne commence pas par l'amour ne saura jamais ce qu’est la philosophie" (Platon) Le sujet de l’amour est très répandu dans l’art. D’un point de vue philosophique, c’est apparemment une préoccupation existentielle dont il convient de parler et de traiter comme un sujet de travail. On pense d’abord à Mike Kelley ou à Tracey Emin dont les ouvrages –installations et dessins – traitent d’un conflit d’AMOUR irrésoluble. Un sujet universel aux contenus douloureux. La vie de Simone de Beauvoir et celle de Jean-Paul Sartre ont été décrites par de nombreux biographes. Le livre "Le Deuxième Sexe" de Simone de Beauvoir est toujours un ouvrage de référence du féminisme. A cette époque, il y avait encore cette chaleur amicale dans le discours entre hommes et femmes. Aujourd’hui, soixante ans plus tard, le ton a changé. C’est le calcul froid qui a pris le dessus, même dans les relations humaines. Un calcul qui n’a rien à voir avec l’amour. Aujourd’hui, il y a hélas davantage d’aggression et en même temps davantage de pragmatisme. Quand on aime, on se tait. B.v.S.
ÉLOGE DE L’AMOUR Die Propaganda um die Liebe in Netzwerken, Partneragenturen und soziale Netzwerke illusionieren einen Körper, der mittels Sprache, Texten und Fotos formuliert wird. Diese Vorgangsweise nimmt jedoch die reale Begegnung der zwei Personen vorweg und verhindert einen direkten Zugang zweier Individuen. Dies ist ein stilles Nein an die Möglichkeit der Liebe, die so eben nicht entsteht, so Alain Badiou. Badiou spricht von einem Komfort der Genüsse auf den Partnervermittlungsplattformen, die ein einsames abgespaltetes Genusswerk vor dem Rechner generieren, denn das Risiko entfällt. Es gibt bilaterale Vorbesprechungen, alles wird schon vor der Begegnung arrangiert. Die Leidenschaft lässt man beiseite, sagt Badiou, und das ist es aber gerade, worum es in der Liebe geht. Und er argumentiert schlicht mit Lacan, dem Theoretiker der Liebe: "In der Sexualität hat jeder in Wirklichkeit großteils mit sich selbst zu tun. Es gibt natürlich die Vermittlung des Körpers des anderen, aber letztlich wird das sexuelle Genießen immer das eigene sein." In diesem Licht hat die Werkgruppe ÉLOGE DE L’AMOUR eine besondere Stellung im Werk von Petra Maitz. Wieder sind es weiche Objekte, die zueinander bezugnehmend eine aufrechte Position eingenommen haben. Auf kleinen Möbelstücken, quasi ausrangierten Beistelltischchen thronen knautschig seltsame textile Objekte. Mit der behutsamen Intimität dieser Soft SCULPTURES ist es aber nicht so fein wie erwartet. Im Gegenteil, es tobt der totale Krieg in den Eingeweiden! Weiche Materialien befördern Genderattacken, die mit Kriegsterminologie aufgeladen sind (DIE TROMPETEN VON JERICHO). Aggressive weibliche Wut und Lust, gut verpackt in eine ironische Fülle des Lachens, dringt in aller Harmlosigkeit in uns ein, eine unangenehme Bewusstheit öffnet sich. Unterwegs stolpert man noch über ein Märchen, das dekonstruiert wird. Der Froschkönigmythos, sarkastisch abgewandelt, ohne Hoffnung und Humor, erscheint als Lagerstätte von halb demolierten Plüschtieren am Fuß des Garderobenständers (LOVE IS A TEMPLE). Die erledigten Kandidaten lungern vereint am Fuße des Garderobenkaktus. Die Frösche werden vom schlampig hingeworfenen Schweißtuch der mordenden Protagonistin bedeckt. Die Amazone trägt die Krone auf dem stolzen großen Hut, sie selbst ist die verwundete und nicht mehr kampfbereite Penthesilea. Sie duldet keine Männer mehr! Die losgelassenen Hunde hetzen die Liebe zu Tode! Nur ein Mann hat nach Achilles die komplizierte Frau überlebt, es ist MERCER! Ein geflissentlicher Textilhändler, der immer weiter Stoffe liefert und den Selbstmord der Penthesilea verhindert. Er hat ihre schwache Stelle entdeckt, sie ist stoffsüchtig, durch ihren Kaufrausch – sie liebt Stoffe und Kleinmobilar – wird sie abgelenkt. Dieser Mann ist ein Kaufmann, ein Geschäftsmann, der die wahre/WARE Lust verkauft, abgekoppelt von der Liebe. Die wahre Liebe nämlich dauert lange, viel länger als eine Hotelnacht im Hotel Atlantic mit Nadja. Die Erzählung mit dem Namen NADJA hat Charakteristika, die das plötzlich Schreckliche in der Realität und das Traumhafte miteinander vermengen. Die Frau Nadja war aber nicht eine Fiktion von André Breton, sondern eine reale Frauenfigur, von der man heute mehr weiß, als der Autor Breton preisgeben wollte. NADJA ist Kunst- und Literaturgeschichte, ein surrealistisches Manifest der Pariser Dreißigerjahre des 20. Jahrhunderts. Und doch geht es um reale Begegnungen mit der Person Léona Delcourt, einer nach Paris geflüchteten Frau aus Lille. Die Dekonstruktion der literarischen Figur Nadja ist für Petra Maitz das stellvertretende Element ihrer Selbstanalyse. Durch die Spiegelung in der Historie wird Bretons Romanfigur Nadja zu einer Projektionsfläche für männliche Fantasie, die zeigt, dass die reale Person Léona für Breton nicht fassbar war, nicht erkannt wurde. Diese reale Léona starb in einem Irrenhaus bei Paris. Die Serie ÉLOGE DE L’AMOUR der Künstlerin und Autorin Petra Maitz formuliert die Unabhängigkeit von männlicher erotischer Fantasie, sie artikuliert eine eigene verrückte weibliche Libido, die lustvoll das Männliche persifliert und aus einer souveränen Position genießt. Bei diesem neuen Werkkomplex handelt es sich abermals um eine Verschränkung von Kunst/Wissenschaft/Referenzbildungen zu historischen Mythen und Märchen, wo mitunter lakonisch ein feministisch kämpferischer Ton durchklingt. "Die Eroberungen der Wissenschaft beruhen vielmehr auf einem surrealistischen als auf einem logischen Denken", so André Breton und Guillaume Apollinaire. Sie, die Liebe, ist ein universelles, tragisches Kapitel in der Geschichte jedes Menschen. Die Zukunft der Liebe hängt von uns selbst ab, ob wir fähig sind, sie und ihre Artefakte bei der Navigation der großen Themen Geburt, Tod und erblühen zu lassen? Die Musik, die Oper, das Theater und die Kunst, die Literatur handeln oft von der Liebe und deren Protagonisten Tristan und Isolde, Orpheus und Eurydike, Romeo und Julia, Penthesilea... (PENTHESILEAS TIE) werden nie unmodern sein. "Wer nicht mit der Liebe anfängt, wird niemals wissen, was Philosophie ist." (Platon) Das Thema Liebe ist in der Kunst weit verbreitet. Es ist offensichtlich ein philosophisch existenzielles Anliegen, darüber zu reden und darüber zu arbeiten. Man denkt vorerst an Mike Kelley oder an Tracey Emin, deren Arbeiten – ihre Installationen und Papierarbeiten – von einem nicht auflösbaren Konflikt in der LIEBE handeln. Ein universelles Thema mit schmerzhaften Inhalten. Simon de Beauvoirs und Jean-Paul Sartres Lebensgeschichten wurden von vielen Biografen beschrieben, das Buch von Simon Beauvoir "Das andere Geschlecht" ist als feministisches Standardwerk geblieben. Damals gab es noch diese verbindliche freundschaftliche Wärme im Diskurs, der zwischen Mann und Frau zu spüren war. B.v.S. |